Calcul de la capacité d’autofinancement, comment ça marche ?

Au cours de sa vie, une entreprise doit maîtriser ses coûts d’exploitation. Ceci, pour ne pas enregistrer des pertes ou pour juger de l’opportunité d’un investissement. Dans ce cas, elle doit procéder à des analyses financières, dont le calcul de la capacité d’autofinancement. La CAF permet de connaitre le flux potentiel de trésorerie d’une exploitation, d’une entreprise ou d’une collectivité. Elle se calcule en se basant sur les données contenues dans le compte de résultat. C’est-à-dire l’ensemble des profits réalisés ou les pertes enregistrées durant un exercice donné.

En réalité, elle sert d’indicateur tant pour les gérants et les décideurs au sein de l’entreprise que pour leur collaborateur et partenaire extérieur. À quoi sert réellement l’évaluation de la capacité d’autofinancement ?

  • À quoi sert réellement l’évaluation de la capacité d’autofinancement ?

  • Méthodes de calcul de la capacité d’autofinancement

  • Interprétation du résultat du calcul de la capacité d’autofinancement

À quoi sert réellement l’évaluation de la capacité d’autofinancement ?

Avant de parler des différents procédés de calcul de la capacité d’autofinancement, il est tout d’abord utile de connaitre son principe de base ainsi que ses principaux enjeux.

Un indicateur-clé des moyens financiers à disposition de l’entreprise

Contrairement au flux de trésorerie (ou « cash-flow »), le calcul de la capacité d’autofinancement ne tient compte que des ressources brutes produites. D’ailleurs, on a tendance à confondre les deux.

Sans entrer dans les détails, elle provient de la différence entre les charges non décaissables et les produits encaissables. Ainsi, la plus grande différence entre la CAF et le flux de trésorerie est que la première ne prend pas en compte les décalages temporels entre ces derniers. Aussi, elle donne le montant des surplus de ressources de l’entreprise. De ce fait, elle prend en compte plusieurs éléments contenus dans le compte de résultat à savoir :

  1. Les charges et produits calculés

Il s’agit de toutes les opérations que l’on ne considère pas comme des opérations de trésorerie comme les dotations.

  1. La cession d’immobilisation

C’est la valeur comptable et nette des éléments d’actifs cédés.

  1. Les gains générés par la vente de la cession d’immobilisation

  2. Les produits encaissés et les charges décaissées proprement dits

Ils représentent toutes les entrées et sorties de trésoreries non incluses dans Excédent brutes d’Exploitation (EBE).

Utilité et Enjeux du calcul de la capacité d’autofinancement

Le calcul de la capacité d’autofinancement n’est rien d’autre que le flux potentiel de trésorerie de la structure. A cet effet, il va permettre de déterminer, pour une période définie :

  • Le montant
  • La nature des dépenses que l’entreprise ou la société pourra effectuer.

Corollairement suivant le résultat, on saura si elle aura la faculté de :

  • Rembourser ses créanciers pour un éventuel emprunt. Ainsi que garantir une pleine indépendance financière. Une bonne capacité de remboursement facilitera la recherche de financements extérieurs. La CAF servira de référence fiable aux banques. Ainsi, ces derniers sauront si l’entreprise est en mesure de rembourser ses dettes.
  • Verser des dividendes à ses membres.
  • Investir ou étendre ses activités ou encore booster ses compétences face à la concurrence.
  • Accroitre ses fonds de roulement et par conséquent stabiliser sa trésorerie et ses ressources internes.

 La limite de la capacité d’autofinancement

Qu’importe ce que donnera le calcul de la capacité d’autofinancement, cela reste simplement hypothétique et peut ne pas traduire la réalité. En effet, il englobe aussi le chiffre d’affaires d’une facture que l’entreprise n’a pas encore payée. Il y a là une très grande différence avec l’excédent de Trésoreries d’Exploitation (ETE).

 En outre, on note également le rapprochement entre la CAF et la MBA (ou Marge brute d’Autofinancement). Ceci en tout point sauf en ce qui concerne les cessions d’immobilisation.

Méthodes de calcul de l’autofinancement

On a le choix entre deux techniques pour le calcul de la capacité d’autofinancement. En effet, on se base soit sur le résultat net comptable soit sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) du compte de résultat.

La détermination de la CAF par le résultat net

Le résultat net d’une exploitation est obtenu par la soustraction des charges et des produits. On tient également compte du montant de l’impôt sur les sociétés. À noter que celui-ci peut être négatif (déficit) ou positif (bénéfice). De plus, on ne se réfère que sur le résultat d’une période bien déterminée. En général, une année.

La capacité d’autofinancement s’obtient par la formule suivante :

Il faut faire la différence entre charges calculées et produites calculées. Par la suite, on y rajoute le résultat de l’exercice de référence. Ensuite, il faut additionner le tout avec les comptes 675. C’est-à-dire les valeurs comptables des éléments d’actifs cédés. Enfin, on y soustrait les produits de cession d’éléments d’actifs cédés.

Remarque, pour sa rapidité et sa simplicité cette solution est la plus populaire.

Détermination de la CAF par l’excédent brut d’exploitation (EBE)

Avant de procéder à l’opération, il est encore indispensable de déterminer au préalable la valeur de l’EBE. On appelle cela « la méthode soustractive ». Elle est assez complexe, mais très précise.

Le calcul de la capacité d’autofinancement suit la formule ci-contre :

On procède dans un premier temps au calcul de la différence entre produits encaissables et charges décaissables. Ceux-ci excluent les quotes-parts des subventions. Dans un second temps, on additionne le résultat à l’Excédent brut d’exploitation.

Interprétation du résultat du calcul de la capacité d’autofinancement

La capacité d’autofinancement CAF reste tout de même un bon indicateur financier. Néanmoins, ce n’est pas tant le calcul qui intéresse les entreprises, mais bien l’interprétation de ce calcul. Dans tous les cas, grâce à elle on peut déjà connaitre les dépenses que l’entreprise pourra effectuer.

Si la capacité d’autofinancement est positive

Quand le calcul de la capacité d’autofinancement tend vers un résultat positif, cela veut dire que l’activité génère des bénéfices. Cela, même si certains ne sont pas encore encaissés. Donc, on est en présence d’un flux de trésorerie potentielle. De ce fait, le chef d’entreprise disposera d’une plus grande marge pour des investissements ou pour négocier d’autres financements extérieurs. De même, il a la faculté de diminuer ses charges financières en se servant de ses fonds propres. Il arrive que le résultat net soit déficitaire alors que la CAF est positive.

Si la capacité d’autofinancement est négative

Dans ce cas, et par voie de conséquence, le « cash-flow » tend aussi vers le négatif. Il faudra un cas exceptionnel pour que le résultat net soit positif. Aussi, les investissements deviendront assez risqués. L’entreprise aura du mal à concrétiser des emprunts pour se financer. Dans les cas extrêmes, il y a un risque de cessation de paiement. Cette situation est remédiable fort heureusement si l’on dispose d’une réserve.

 

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